L'année 2019 marque la 25e commémoration du génocide contre les Tutsi perpétré entre avril et juillet 1994. Comme chaque année, diverses activités et événements sont organisés non seulement pour se souvenir mais aussi pour discuter des causes et des conséquences du génocide, dans le but de concevoir des mesures pour éviter qu'une telle tragédie ne se reproduise. C'est dans ce contexte que, le 9 avril 2019, la direction et le personnel des autorités locales de l'Association rwandaise (RALGA) se sont réunis pour discuter du contexte de la préparation et de l'exécution du génocide contre les Tutsi, il y a 25 ans.
Comprendre le contexte du génocide: 30 ans de promotion de la haine aux conséquences terribles
Comme l'ont souligné M. Vincent RUTAREMARA et M. Jean Bosco RUSHINGABIGWI dans leur présentation, il a fallu 30 ans pour construire et diffuser l'idéologie du génocide. Depuis 1959, les politiciens extrémistes ont construit un récit désignant les Tutsi comme des envahisseurs, des personnes dangereuses auxquelles on ne peut pas faire confiance mais qui devraient plutôt être éliminées. C'est dans ce contexte que les 10 commandements pour les Hutus ont été publiés par Joseph HABYARIMANA GITERA, qui ont été adoptés et inspirés par de nombreux autres tels que Grégoire KAYIBANDA, chef du parti politique PARMEHUTU.
Le récit a été diffusé dans tout le pays et à tous les niveaux à travers des campagnes de sensibilisation ciblant les leaders d'opinion mais aussi la masse à travers des réunions et les médias. En plus de la propagation de l'idéologie du génocide, des préparatifs pratiques pour l'exécution du génocide ont été faits tels que l'achat de 581 tonnes de machettes par M. Félicien KABUGA, l'entraînement militaire et l'armement des milices bien avant l'abattage de l'avion transportant le président de la République. En conséquence, les Tutsis ont été harcelés et tués, nombre d'entre eux ayant fui le pays depuis 1959, ce qui a culminé avec l'exécution du génocide en 1994.
Leçons apprises et voie à suivre
Après la présentation, les participants ont partagé leur propre expérience et analyse de la situation qui a conduit au génocide contre les Tutsi en 1994. Les débats ouverts ont montré que le processus de guérison est bien avancé. Cependant, les participants ont été avertis - en particulier les jeunes - des efforts des négateurs qui diffusent toujours des messages de haine sur les réseaux sociaux en particulier.
Dans son intervention, la secrétaire générale adjointe du RALGA, Mme Francine TUMUSHIME, a attiré l'attention des participants sur la nécessité de poursuivre les discussions sur le contexte du génocide pour donner à la jeune génération la chance de comprendre, guérir et contribuer à la noble cause Never Again .
De son côté, M. Ladislas NGENDAHIMANA, Secrétaire Général de RALGA a conclu la session en appelant ses collègues à continuer de jouer leur rôle dans le processus de reconstruction d’un Rwanda uni et prospère.







